« Land’ Artificiel ! » au collège de la Marine à Vincendo

Travail de 3ème réalisé en 2016-2017 au collège de la Marine à Vincendo
sous la direction de M. Memmi

Double installation intitulée : « Land’ Artificiel ! »
et accompagnée sur chacun des 2 sites par leur nomination :

«  Un champ rouge pour tous les sangs versés »

«  Un champ blanc pour la Paix »

Travail réalisé avec des élèves de 3ème en vue de la semaine des Arts (se déroulant mi-juin) sur 8 séances et des heures d’atelier.

Point de départ du travail : créer une production collective (installation ou sculpture par assemblage) occupant un ou plusieurs lieux extérieurs au sein du collège en utilisant des matériaux de récupération (et en particulier des bouchons en plastique récoltés durant toute l’année).

1/ A partir de discussions et de questionnement avec les élèves (sur les notions d’« installation », de « Land’art », de sculpture par assemblage…), chacun fut amené à réfléchir (par l’expérimentation, le tâtonnement…) à plusieurs projets avec pour contraintes l’utilisation des milliers de bouchons récoltés et une réalisation collective.
Ces réflexions furent développées sous forme de notes et de croquis durant 2 séances.

2/ A l’issue de cette 1ère étape, les projets furent comparés, discutés, étudiés, pour sélectionner celui qui semblait le plus pertinent, le plus riche, le plus ouvert aux questionnements, le plus ancré dans l’actualité. Les couleurs des bouchons récoltés (une majorité de blanc et de rouge) ont conduit certains élèves sur la piste de productions monochromes ou mêlant ces 2 couleurs. Au cours de nouvelles discussions, l’actualité des attentats est venue se greffer au projet. Bientôt, l’idée d’un (voire de 2) champ de fleurs monochromes est apparue comme une évidence : un champ rouge (qui symboliserait tous les sangs versés dans ces attentas) et l’autre blanc, comme une promesse de retour à la paix…
A la fin de cette séance, nous avons réfléchi ensemble à la façon de créer ces fleurs (taille, nombre, matériaux pour les tiges…) et à leurs lieux d’installation.Il fut décidé de créer une fleur pour chaque élève du collège, soit : 650 fleurs ! Que chaque élève aurait à planter au moment de l’installation..

3/ Durant les séances suivantes, les élèves ont travaillé par groupes à la découpe des fils de fer et au collage des bouchons. Enfin, ils ont fait des recherches au CDI pour trouver des définitions, simples et compréhensibles par tous, des termes : installation, land’art, œuvre « in situ ».

4/ Vers la mi-juin, les 650 fleurs ont commencé à être « plantées » sur 2 sites distants de quelques dizaines de mètres. Au milieu de chacun des parterres, une fleur de la couleur de l’autre champ fut installée (une rouge au milieu des blanches et inversement). Enfin, sur des pupitres, les définitions des termes ainsi que le titre des installations furent épinglés en arrière-plan.

Durant la mise en œuvre et la création de ce long et enrichissant projet, les élèves ont dû développer un certain nombre de compétenc,es notamment celles consistant à :
1/ S’exprimer, écouter, échanger…
2/ Expérimenter, explorer, choisir tout en s’appropriant des questions artistiques du champ moderne et contemporain…
3/ Produire (en 2 – sous formes de notes et de croquis – puis en 3 dimensions), mener à bien un travail d’abord individuel puis collectif en se repérant dans les étapes de création…
4/ Confronter idées et réalisation finale en la projetant dans le lieu de perception des spectateurs…

Sur les pupitres accompagnant les 2 lieux d’installation était écrit les textes suivants :

«  Un champ rouge pour tous les sangs versés »

Cette double installation * rend hommage à toutes les victimes des attentats perpétrés dans le monde ces dernières années au nom de croyances détournées de leur sens et de leur origine.

* Installation  : Création polymorphe créée pour un lieu dit et pour un temps donné au croisement de la peinture, sculpture, architecture et audiovisuel. Art éphémère qui porte en lui la pensée de sa propre destruction ou de sa fin, soit par l’artiste même, soit par les forces naturelles qui entrent en jeu.

« Un champ blanc pour la Paix »

Ce travail, réalisé conjointement avec 2 classes de 3ème, s’inspire du Land’art tout en en détournant le sens, car les matériaux choisis ne sont plus issus de la nature mais des déchets de la société de consommation (en tout : 2700 bouchons et 350m de fil de fer…)

La notion de Land’art s’est développée aux États-Unis à la fin des années 60 avant d’essaimer en Europe au début des années 70, et n’a cessé depuis d’inspirer des interventions dans le paysage.
S’insurgeant contre une économie de marché et résultant d’une fuite hors du musée et des galeries, elle s’associe à une conscience écologique du territoire et à une redécouverte des cultures archaïques. L’appellation Land’Art peut être appliquée également à une large série d’oeuvres éphémères caractérisées par une attitude en symbiose avec la nature.
Artistes les plus importants : Michael Heizer, Robert Smithson, Robert Morris, Walter de Maria…

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